Vanity Fair Italia
Vanity Fair Italia : Qu’est-ce que cela fait de revenir dans la ville où tu es née ?
Emma Watson : Paris m’a toujours rendu nostalgique. Mon deuxième prénom est Charlotte et certains membres de ma famille vivent encore ici alors c’est toujours un plaisir d’y revenir !
VFI : Où y as-tu grandi ?
EW : Dans le Marais, mais à cette époque-là ce n’était pas le quartier cool que c’est devenu aujourd’hui. Je m’y suis rendu pour dîner, invitée par mon papa, et j’ai clairement ressenti que l’endroit était devenu différent de celui connu.
VFI : Vous avez réussi à vous balader tranquillement ?
EW : Plus qu’à Londres : seuls les touristes m’arrêtent ici. Les Parisiens se considèrent un peu comme des célébrités eux-mêmes, alors ils ne prennent pas de photo à mes côtés.
VFI : C’est à cause de tes origines françaises que le magazine Glamour UK t’a nommée femme la plus élégante du monde ?
EW : (Rires) Peut-être. J’aime vraiment la mode, mais j’ai aussi une certaine attirance pour le style faussement négligé de ces filles françaises que l’on voit dans les rues. Mon style à moi est un mélange de ces deux choses : essayer d’être élégante sans chercher à attirer toute l’attention sur moi. J’aime les choses simples ; peu d’accessoires, pas trop de maquillage.
VFI : Maintenant que tu as gagné ce titre, tu n’es pas stressée quand tu t’habilles le matin ?
EW : Oh, bien plus qu’auparavant c’est sûr ! (Rires) Dès que je vois quelque chose qui me plaît je pense « Est-ce que ce vêtement me fera perdre mon titre ? » Enfin au final, je décide moi-même de ce que je porterai.
VFI : Pa exemple, combien de temps as-tu mis pour choisir cette robe ?
EW : Une simple seconde, je voulais avant tout me sentir à l’aise aujourd’hui. J’avais cette robe Diane von Furstenberg et j’ai décidé de la mettre.
VFI : Combien de fois penses-tu que tu la porteras ?
EW : Malheureusement trop peu. Ces habits font partie de mon boulot, on ne peut pas se permettre de les mettre plusieurs fois c’est ce qui est honteux. Mais je les donne à mes amies qui sont toujours très contentes de cette affaire ! Elles viennent fréquemment chez moi pour vider ma garde-robe.
VFI : Et où habites-tu ?
EW : À Londres et à certains moments, je reste chez ma maman, à Oxford.
VFI : Et où te sens-tu le plus chez toi ?
EW : Chez ma maman !
VFI : Comment est ton lit ?
EW : Plutôt petit. J’habite dans une petite pièce à laquelle je suis très attachée notamment parce que je m’y sens en sécurité et protégée de tout. Les grandes chambres d’hôtels me font me sentir anxieuse. Si je suis en voyage avec une assistant, je lui demande systématiquement que nous échangions nos chambres. Du coup, elle reste dans la suite et j’ai une chambre normale.
VFI : As-tu des posters dans ta chambre ?
EW : J’en ai un énorme avec tous les films de Jean-Luc Godard, et d’autres que j’ai peints moi-même. J’ai aussi accroché quelques lettres que des enfants m’ont écrites dans le passé et qui m’ont aidée à traverser les moments difficiles. Je les lis parfois, ça me fait me sentir mieux.
VFI : Sur ton site web, nous avons vu la lettre ouverte dans laquelle tu détruisais la rumeur selon laquelle tu étais mal-aimée dans ton université aux États-Unis. Pourquoi as-tu voulu écrire cela ?
EW : Les gens sont libres de faire tous les commérages qu’ils veulent sur moi, essayer de deviner dans quelle université j’irai, quel sera mon prochain film ou la couleur de la robe que je porterai à telle ou telle première. Mais ils n’ont pas à juger de l’honnêteté de mes camarades à l’université de Brown, qui ont toujours été prévenants. Ça a été une expérience fantastique pour moi.
VFI : Quelle est la chose la plus difficile à supporter ?
EW : Être loin de ma famille.
VFI : Est-ce un hasard que cette fameuse lettre soit datée du 29 avril, date de mariage de Kate et William. Essayais-tu de leur voler la vedette ?
EW : (Riant aux éclats) Je vois que vous m’avez démasquée !
VFI : Quel conseil te sentirais-tu de donner à Kate Middleton à cause de l’attention que les médias ont à son égard ?
EW : Le seul et unique conseil que je puisse donner est celui d’être en accord avec elle-même. Ne jamais rien avoir à cacher ou à perdre. Cela vaut pour elle comme pour tous les êtres humains évidemment.
VFI : Pour toi, Kate est-elle chanceuse ?
EW : En un sens, oui bien sûr qu’elle l’est : elle vit le parfait amour et peut faire le bien sur Terre. Elle a tout ce qu’il faut pour aider les autres. Mais d’un autre côté, elle n’aura plus jamais aucune intimité, ni plus aucune liberté. Elle sera une cible idéale pour les critiques.
VFI : Et toi, comment sais-tu à quels gens tu peux accorder ta confiance ?
EW : J’ai eu la chance de devenir célèbre quand j’étais très jeune, alors mes instincts, de ce côté-là, se sont développés très tôt. J’ai toujours su ce que les gens voulaient de moi, alors j’ai dû faire avec.
VFI : Tu parais plus mature que les filles de ton âge... En quoi te sens-tu encore comme une jeune adulte ?
EW : Je suis parfois du genre stupide.
VFI : Et as-tu déjà été saoule ?
EW : Bien sûr. C’est normal, je pense, à mon âge d’avoir expérimenté cela.
VFI : Comment es-tu lorsque tu es éméchée ?
EW : Pas au meilleur de moi-même ! Je deviens ennuyeuse et d’un seul coup je me sens l’envie d’aller dormir.
VFI : As-tu un profil Facebook privé ?
EW : Non.
VFI : As-tu déjà chatté avec de parfaits inconnus ?
EW : Presque jamais. Mais j’ai une application sur mon iPad qui me permet de rester en contact avec mes amis : je leur envoie souvent des photos de moi où je fais l’imbécile.
VFI : Si tu avais un balai volant, comme Harry, où est-ce que tu aimerais aller maintenant tout de suite ?
EW : Je resterai sûrement à Paris. Peut-être me prendrais-je un voyage dans un endroit que je ne connais pas, je ne sais pas. Mais j’aime bien aussi être là, avec vous, à discuter en buvant le thé.
VFI : Qu’est-ce que tu te rappelles de ton premier jour sur le plateau de Harry Potter ?
EW : J’étais dépassé par les évènements. Il y avait des gens partout. La première scène que nous avons tournée est celle dans le train, et il y avait plein d’animaux ! Trop de choses intéressantes pour une fille de 10 ans !
VFI : Étais-tu alors heureuse ou inquiète ?
EW : J’étais une petite fille heureuse.
VFI : Et l’es-tu toujours aujourd’hui ?
EW : J’essaye.
VFI : Te rappelles-tu de lorsque tu as signé ton premier autographe ?
EW : Évidemment. J’étais perplexe : qu’est-ce qu’un inconnu allait bien pouvoir faire de mon nom, et mon prénom écrits par moi ?
VFI : Et que te rappelles-tu de ton dernier jour de tournage ?
EW (soupirs et reste silencieuse).
VFI : T’es-tu senti revivre ?
EW : À vrai dire, j’étais plus abasourdie qu’autre chose. Et quelque chose continuait de me dire qu’au fond, ce n’était pas tout à fait fini. Peut-être que Harry Potter ne finira jamais.
VFI : Quand as-tu eu des contacts avec Daniel Radcliffe ?
EW : La semaine dernière, il m’a envoyé un sms. Il me remerciait à nouveau d’être venu le voir à Broadway à New York.
VFI : Et comment était-il ?
EW : Doué et drôle. Mais je n’avais aucun doute à ce propos !
VFI : Donc vous restez en contact ?
EW : Évidemment, nous sommes amis. Nous avons bu un verre après son spectacle, même s’il était très fatigué.
VFI : As-tu déjà connu dans la vraie vie un ami qui serait ce que Harry est pour Hermione ?
EW : Bien sûr, j’ai de très bons amis garçons.
VFI : Sont-ils ici avec toi ?
EW : Non.
VFI : Comment arrives-tu à garder tes amitiés en vie puisque tu voyages toujours pour le travail ?
EW : Je passe mon temps sur Skype, et j’envoie beaucoup de sms : je suis la fille la plus rapide au monde pour smser les gens.
VFI : Est-ce difficile d’avoir ton numéro de téléphone ?
EW : Plutôt.
VFI : Donc les garçons sont plutôt réticents pour te faire des avances ?
EW : C’est pour ça que c’est vraiment dur d’avoir une histoire d’amour avec quelqu’un. Je suis une actrice célèbre. Je suis systématiquement entourée par des gens qui prennent soin de moi. Et je suis timide. Sincèrement, je ne vois pas comment m’en sortir mais dès que je le saurai, je vous le ferai savoir !
VFI : Mais si tu vois quelqu’un qui te plaît, que fais-tu ?
EW : Je n’ai jamais su quoi faire. Ils ne font jamais le premier pas parce qu’ils pensent que je suis super occupée ou inaccessible. Résultat : je suis toujours célibataire.
VFI : Enfin, tu as pourtant eu un petit ami ces trois dernières années...
EW : Heureusement oui, mais plus maintenant.
VFI : Nous t’offrons la chance d’appeler à l’aide.
EW : Aidez-moi, s’il vous plaît ! (Rires)
VFI : As-tu déjà détesté Hermione ?
EW : Presque dans le premier film à cause de son caractère de Miss-je-sais-tout, de sa façon de s’habiller, et de ses cheveux. Mais pas aux autres moments. Je ne l’ai jamais détestée en fait.
VFI : Et que penses-tu d’elle ?
EW : Je pense qu’elle ne me quittera pas facilement.
VFI : Est-ce que tu t’es sentie coupable à son égard quand tu as décidé de te couper les cheveux ?
EW : Franchement, non.
VFI : Pour finir, si tu nous donnais le nom de ton coiffeur ?
EW : Il s’appelle Rodney Cutler et a un salon à New York. Il est vraiment bon, et à chaque fois que je voulais me faire couper les cheveux, il me demandait si j’en étais bien sûre.
VFI : Et quelle était la réponse ?
EW : J’ai toujours continué de lui dire : coupez-les, coupez-les tous !
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